
Rapport annuel
2018
100% DURABLE
ZÉRO DÉFORESTATION
En janvier 2018, les membres de Duralim se sont engagés pour la durabilité de leurs approvisionnements en matières premières françaises et importées.
Leur ambition est d’atteindre, au plus tard en 2025, 100% d’approvisionnements durables avec un objectif zéro déforestation.
L’année 2018 a donc été jalonnée de groupes de travail successifs, réunissant au total 56 membres volontaires, pour définir ensemble la liste des matières premières concernées, le concept « zéro déforestation » retenu, le plan d’action et les paliers intermédiaires pour garantir le succès de cet engagement. Les conclusions de ces travaux ont ensuite été proposées en plénière, pour amendement et validation par l’ensemble des membres Duralim.
De quelles matières premières de l’alimentation animale parle-t-on ?
Qu’elles soient françaises ou importées, l’engagement inclut toutes les matières premières végétales ou minérales entrant dans l’alimentation des animaux d’élevage. Elles doivent répondre aux enjeux de durabilité retenus par les membres, sur les trois piliers de la durabilité que sont l’environnement, le social et l’économie. A la demande des membres Duralim, les travaux débutent en priorité sur le soja et l’huile de palme, car ce sont aujourd’hui les matières premières les plus à risque de déforestation. La méthodologie définie sera ensuite appliquée à l’ensemble des autres matières premières concernées par l’engagement.
Matières premières végétales

- Céréales (blé, orge, maïs, triticale)
- Tourteaux d’oléagineux (colza, tournesol, soja...)
- Graines oléo-protéagineuses (pois, féverole, lin, colza, tournesol, soja...)
- Coproduits issus d’une première transformation (sons, drèches, pulpes, mélasse, vinasse...)
- Huiles végétales (palme, colza, tournesol, soja)
- Luzerne déshydratée
Matières premières minérales

- Phosphates
- Carbonates
- Sels
Zéro Déforestation :
quelle définition retenir ?

Il n’existe pas de définition harmonisée de la déforestation. De multiples initiatives ont défini leur propre conception de la déforestation, mais on peut néanmoins dégager 4 concepts majeurs du « zéro déforestation ».
Les 4 concepts « Zéro Déforestation »
Zéro déforestation illégale (ZDI)
Définition
« Production qui n’est pas à l’origine de la conversion illégale d’une forêt et autres terres protégées par la législation du pays » (Source : lignes directrices « soja responsable » de la FEFAC, 2015)
Avantages
Sous la responsabilité du pays
Facile à suivre et à mesurer
Inconvénient
N’enraye pas la déforestation légale
Zéro déforestation nette (ZDN)
Définition
« Différence entre les surfaces de forêts qui disparaissent chaque année et celles qui se régénèrent naturellement ou qui sont replantées » (Source : SNDI, 2018)
Avantages
Prise en compte de la restauration de terres dégradées
Plus de flexibilité
Inconvénient
Difficile à mesurer (décalage dans le temps + quelle équivalence de la reforestation ?)
Zéro déforestation brute (ZDB)
Définition
« Production qui n’est pas à l’origine de la conversion des forêts pour une utilisation de terres non forestières ou une réduction à long terme du couvert forestier en deçà des seuils définissant une forêt » (Source : FAO, 2015)
Avantage
Facile à suivre et à mesurer
Inconvénient
Exigeant
Zéro conversion d’écosystèmes naturels (ZC)
Définition
« Pas de passage d’un écosystème naturel à une autre utilisation des terres » (perte ou modification profonde de la composition, de la structure et/ou de la fonction des espèces de l’écosystème naturel) (Source : Accountability Framework Initiative, 2017)
Avantage
Impact des activités humaines le plus faible
Inconvénient
Très exigeant
La plateforme Duralim s’est accordée sur le fait que le respect de la légalité (zéro déforestation illégale) est une première étape mais qu’il est primordial d’aller plus loin. Ainsi, afin d'avoir un impact sur la protection de la planète qui soit réel, mesurable et valorisable, les concepts de zéro déforestation brute et zéro conversion d’écosystèmes naturels ont aussi été retenus, avec des échéances respectivement à 2025 et 2030 (pour zéro conversion, il conviendra de lister précisément les écosystèmes concernés). Cette décision est cohérente avec les ambitions annoncées du gouvernement français dans sa Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée publiée en novembre 2018.


Un plan d’action réaliste et ambitieux pour lutter contre la déforestation
La mise en œuvre d’un tel engagement est un vrai challenge : mobilisant des acteurs internationaux dans un contexte d’économie mondialisée, il doit être à la fois ambitieux et réaliste afin d’atteindre, entre autres, son objectif « zéro déforestation » d’ici 2025. À la demande des membres, un objectif « zéro conversion » d’ici 2030 a été ajouté, afin d’être en phase avec les échéances fixées par le gouvernement français dans sa Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée. Pour cela la plateforme a défini les paliers intermédiaires suivants :
2018-2019
2018-2019
2020
2020
2025
2025
2030
2030
Travaux en cours et à venir
Etat des lieux des approvisionnements en soja et en huile de palme
Un groupe de travail développera, avec l’appui du collège « Matières Premières », une méthodologie robuste pour établir un état des lieux des approvisionnements actuels en soja et en huile de palme sur les niveaux « zéro déforestation illégale », « zéro déforestation brute », et « zéro conversion d’écosystèmes naturels ». Le caractère durable ne se limitant pas au seul critère « déforestation », ce point zéro sera complété des volumes de soja compatibles avec les lignes directrices de la FEFAC pour un soja durable et ceux d’huile de palme certifiés RSPO.
Déployer de façon opérationnelle l’engagement « 100% durable, zéro déforestation »
Afin de garantir la mise en œuvre d’un tel engagement et son succès, un groupe de travail dédié proposera un mécanisme opérationnel adéquat, permettant de valoriser les achats durables et de pénaliser ceux ne présentant pas de garanties de durabilité. L’ambition est de faire du critère durable le standard du marché. Il aura également vocation à sélectionner les actions à financer pour améliorer la durabilité des matières premières utilisées en alimentation animale.